Arrivant de France, deux grandes voies s’offrent au pélerin en Espagne. Le chemin le plus utilisé et qui regroupe les itinéraires venant d’Europe dans les Pyrénées prend le nom de Camino Francès puisqu’emprunté par des pélerins venant de France, au sens large. En Espagne, ce chemin est appelé aussi Ruta interior par opposition à la Ruta de la Costa ou Camino del Norte, chemin historique des pèlerins européens avant que les rois catholiques ne favorisent le pèlerinage par les terres de Castille.

Le Camino Francès (791 km)

Le Camino Francès est le plus mythique des chemins mais aussi le plus cosmopolite des itinéraires espagnols. Ce chemin était un axe de peuplement le long de la frontière des Maures.

On y accède par le tronçon navarrais (le col de Roncevaux depuis Saint-Jean-Pied-de-Port) ou par le tronçon arragonais (le col du Somport, par la voie d’Arles). L’itinéraire est très bien équipé et balisé mais aussi très encombré, notamment en été, sur les 100 derniers kilomètres.

Ce chemin passe par Puente la Reina, Burgos, Leon, Astorga. 

Le Camino del Norte

Ce chemin, qui longe la côte atlantique au nord de l’Espagne, était fréquenté par les pèlerins, notamment ceux débarquant par voie maritime dans les ports basques et de Cantabrie. On note une fréquentation de cet itinéraire plus tardive que celui du Camino Francès. Les villes de la côte ne s’organisèrent qu’à la fin du XIIème siècle et le développement de l’accueil des pèlerins démarra à partir du XIVème siècle grâce à la construction d’hopitaux et d’églises au long du chemin. Après avoir traversé Bilbao et Santander, le chemin offre deux variantes :

  • le Camino de la Costa qui passe par Gijon et Ribadeo avant de rejoindre Compostelle,
  • le Camino Primitivo qui bifurque par Oviedo et Lugo, avant d’arriver à Gijon. Ce chemin est historiquement le premier. Il s’agit du parcours utilisé par le roi Alphonse II (IXèmesiècle) venu constater depuis Oviedo qu’il s’agissait bien du tombeau de l’apôtre. Sur ce chemin, les pèlerins vénéraient les reliques de la Camara Santa.

Du Pays Basque à la Galice, il traverse des régions montagneuses, contourne des rias et des criques, permet la découverte d’un patrimoine à l’architecture préromane. La géographie du chemin et le climat ne sont pas sans rappeler la Bretagne.

Arrivé à Compostelle, le pèlerin peut, s’il le souhaite, emprunter le Camino de Fisterra, pour atteindre le point le plus occidental d’Espagne.

D’autres chemins ou voies peuvent être accessibles pour un pèlerin arrivant par une des voies françaises : 

  • Le Camino Aragones (Chemin aragonais) qui relie le chemin du Piémont français, via le Col du Somport, au Camino Francès à Obanos, juste avant Puente la Reina.
  • La Voie du Baztanvoie antique qu’empruntaient les pèlerins débarquant à Bayonne pour rejoindre le Camino Francès, le plus tôt possible, avant Pampelune.
  • La Voie de Bayonne (ou Camino vasco del interior) qui part de Bayonne  et se dédouble à Estavillo-Estabelu (Arminon) pour rattraper le Camino Francès à Burgos ou à Santo Domingo de la Calzada.

D’autres voies rejoignent Compostelle à partir de différents points d’Espagne ou du Portugal :

  • La Voie du Bessaya qui part de Santander et rattrape le Camino Francès à Carrion de los Condes.
  • Le Camino Ingles (ou chemin anglais) : il commence au Ferrol ou à La Corogne, port de débarquement des pèlerins anglais arrivant par bateau et poursuivant leur pèlerinage à pied.
  • La Via de la Plata  regroupe, en fait, 3 routes distinctes :
    la Via de la Plata proprement dite allant de Séville à Astorga,(sur le Camino Francès), 
    le Camino Mozarabe allant de Grenade à Merida (où il rejoint la Via de la Plata),
    le Camino Sanabrés ou Fonseca allant directement de Granja de Moreruela à Compostelle. De plus, une variante portugaise part de Zamora et rejoint  le Camino Sanabrés  en passant par  Bragança et Verin.
  • Le Camino Portuguès (ou Chemin portugais) dont Lisbonne est le point de départ obligé du chemin vers Saint-Jacques de Compostelle, passant par Coïmbre, Porto. Un autre chemin se situe plus à l’est, au départ de Faro, à l’extrême sud du pays ; il gagne le nord par Evaro, Castelo Branco et Guarda.